Deborah Parienti

Artiste photographe Deborah Parienti, a choisi de scruter le ciel et ses étoiles non pas pour infléchir le sens de la vie comme le font scientifiques et chercheurs, mais pour trouver des représentations en phase avec ses émotions personnelles, faire du ciel et du cosmos la plaque sensible de sa psyché, le reflet d’un état d’âme, qui est aussi état du monde à l’échelle de l’univers.

« Un soir, alors que je regardais par la fenêtre, un étrange objet du ciel a captivé mon regard, me faisant oublier tout le reste autour de moi. C’était une étoile éblouissante qui changeait de couleur et de trajectoire, semblant se jouer des lois de la physique. Je me suis alors emparée de mon appareil et j’ai capturé chaque instant de cette merveille qui s’offrait à mes yeux. Ce moment m’a ouvert les portes d’un monde inconnu, où les étoiles deviennent des êtres vivants, et les planètes des univers. J’ai commencé à photographier chaque constellation, chaque corps céleste, pour immortaliser ces moments d’une grâceinfinie. Mes photos sont les témoins de ma vision du monde. Chacune de ces images est née d’une émotion, d’un instant de contemplation où je me suis laissée emporter par le sublime de l’univers. Dans chaque cliché, il y a une histoire, un rêve, une partie de moi. Je veux offrir ce que mon imagination m’a permis de créer, des tableaux de couleurs, des compositions abstraites où les étoiles deviennent des touches de pinceau. »

Le résultat est surprenant, et place le spectateur dans un état d’incertitude, car il nous invite à franchir cette frontière au-delà de laquelle nous ne voyons plus, pour nous faire découvrir des espaces d’infini possibilités poétiques, qui sont autant d’énigmes de perceptions. A l’heure où le progrès des technologies et l’invention d’instruments astronomiques toujours plus performants permet de saisir le lointain avec une précision accrue, Deborah Parienti observe l’immensité infinie du ciel avec un simple appareil photographique, et en choisit un prisme issu des pixels de sa vision qu’elle agrandit et interprète.

Cela nous ouvre la possibilité de nous immerger à notre tour dans un monde que nous pouvons recomposer et interpréter, au gré de nos subjectivités et humeurs, qui interpelle nos inconscients en faisant dialoguer les étoiles avec Miro, Jean Arp, Max Ernst et tantd’autres. Ainsi les photos de Deborah Parienti nous permettent de nous évader dans l’infiniment grand, tout en nous rappellant l’infini petitesse de notre place dans l’univers. Elles nous font réaliser que l’aventure de l’art moderne était peut-être déjà inscrite de tout temps dans le cosmos à condition de savoir l’observer. Le monde que nous pensons connaitre, nous confronte à des turbulences géopolitiques violentes que nous subissons parfois jusqu’à la sidération. Regarder l’infini du ciel permet de nous déplacer, et chercher l’harmonie d’un cosmos métaphore d’un monde idéal où chaque chose serait visiblement à sa place.

Plus profondément, le travail de Déborah Parienti, nous permet de reconfigurer un ailleurs à notre portée, constitué de visages, formes, traces, et objets, empreints d’une humanité retrouvée, qui redonne du sens à notre place sur terre. Mais surtout il nous offre la possibilité de jouir d’une émotion esthétique intense, sans avoir à se poser la question de son origine, sa filiation, et sa place dans l’art contemporain.

D’ailleurs, l’artiste nous ne dira rien sur sa manière de procéder, ou les techniques utilisées, si ce n’est que rien n’a été retouché. Car il y a du Petit Prince dans la fraîcheur et la sincérité de cette artiste, un Petit Prince qui suggérait plutôt de nous rappeler ce qu’il nous disaitlorsque nous étions enfant : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve ».

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